Temple d'Apollon Sosianus……
Temple d'Apollon Sosianus……
Le temple d'Apollon Sosianus (en latin : Aedes ou Templum Apollinis in Circo) est le seul temple romain dédié à Apollon à Rome durant la République romaine. Peu avant l'avènement de l'Empire, Auguste fait construire un deuxième temple sur le Palatin.
Localisation
Le temple est situé à proximité immédiate du théâtre de Marcellus, du temple de Bellone et du portique d'Octavie, sur le Champ de Mars, non loin du cirque Flaminius. Il est décrit comme étant situé extra portam Carmentalem inter forum holitorium et circum Flaminium (« à l'extérieur de la Porte Carmentale, entre le forum Holitorium et le cirque Flaminius ») ou in pratis Flaminiis (« sur les champs flaminiens »)[a 1],[1]. Il fait partie d'un complexe dynastique plus vaste conçu par Auguste, comprenant le théâtre de Marcellus, son neveu, et le portique d'Octavie, sa sœur, malgré un manque d'alignement de l'ensemble[2]. Néanmoins, le théâtre a été construit de telle façon que l'axe de la valva regia correspond à l'axe du temple d'Apollon[3]. Cette association d'un théâtre, d'un temple et d'un portique rappelle le complexe pompéien sur le Champ de Mars, réalisation architecturale monumentale qu'Auguste a peut-être voulu concurrencer
Histoire
Sanctuaire archaïque d'ApollonLe site du temple d'Apollon est occupé dès 449 av. J.-C. par un sanctuaire à ciel ouvert baptisé Apollinar, comprenant un bois sacré et un autel, année durant laquelle les consuls y convoquent le Sénat. La fondation de ce sanctuaire fait peut-être suite à l'introduction du culte d'Apollon à Rome par Tarquin le Superbe et l'ambassade, dont faisait partie Lucius Junius Brutus, qu'il a envoyée à Delphes selon la légende, et à l'arrivée des Livres sibyllins à Rome. Étant donné que le culte d'Apollon est étranger à Rome, le sanctuaire est placé hors des limites du pomœrium, tout près de la porte Carmentale, dans les Prés Flaminiens (Pratis Flaminiis). Le sanctuaire archaïque est peut-être associé à une source d'eau aux vertus curatives (Fons Apollinares) encore connue à l'époque de Frontin.
Premier temple d'Apollon
Le premier temple d'Apollon est voué en 433 av. J.-C. sur prescription des Livres sibyllins[6], alors que Rome est frappée par une épidémie (pestilentia). Après intervention des duumviri sacris faciundus, il est dédié le 13 juillet 431 av. J.-C. à Apollo Medicus (« Apollon guérisseur », protecteur contre les fièvres d'été et les épidémies) par le consulCnaeus Iulius Mento pour la population romaine touchée par la maladie (pro valetudine populi). Cette dédicace pourrait expliquer la localisation du temple, proche du Tibre, dont les eaux ont pu être utilisées durant les rites guérisseurs, et de la zone marécageuse, propice à la propagation des maladies.
Le temple est restauré et embelli en 353 av. J.-C.[a 6] En 215 av. J.-C., Fabius Pictor, au retour de l'ambassade qu'il a menée à Delphes pour consulter la Pythie après le désastre de Cannes, dépose dans le temple sa couronne de laurier. Après leur création en 212 av. J.-C., le temple devient un des lieux associés à la célébration des jeux musicaux et scéniques des Ludi Apollinares. Ces jeux, créés « pour la victoire de Rome », deviennent annuels et sont célébrés à une date fixe, le 13 juillet, qui correspond au dies natalis du temple d'Apollon, préfigurant la transformation de l'Apollon guérisseur en Apollon victorieux et triomphateur.
Le temple est probablement de nouveau restauré, voire reconstruit, en 179 av. J.-C., à l'occasion des travaux lancés par les censeurs Marcus Aemilius Lepidus et Marcus Fulvius Nobilior qui comprennent la construction d'un portique près du temple et la construction d'un théâtre en bois. La structure du théâtre n'est pas connue mais il est possible qu'il ne s'agissait que d'une scène en bois et que les escaliers des temples alentour, dont le temple d'Apollon, servaient de gradins. La situation du temple hors des limites du pomœrium en fait régulièrement un lieu de réunion du Sénat, surtout pour la réception d'ambassades étrangères et pour les débats concernant l'obtention d'un triomphe.
La reconstruction de Caius Sosius
Entre 34 et 25 av. J.-C.[18], le temple est entièrement reconstruit par Caius Sosius, un partisan d'Antoine, qui a commandé l'aile gauche de la flotte de ce dernier lors de la bataille d'Actium[19], à l'occasion d'un triomphe pour une victoire en Judée[20]. Durant la même période, Octavien a voué un autre temple à Apollon et en a entrepris la construction sur le Palatin, près de sa résidence. Ces deux projets ont pu entrer en concurrence[21], Caius Sosius et Octavien étant d'abord des ennemis politiques jusqu'à leur réconciliation après la bataille d'Actium[22]. En effet, Caius Sosius bénéficie de la clémence d'Octavien et intègre même le collège des quindecemviri sacris faciundis lors des jeux séculaires de 17 av. J.-C. La restauration du temple d'Apollon permet à Caius Sosius d'en tirer du prestige mais également d'honorer Octavien puisque c'est dans ce même temple que sa mère Atia a déclaré qu'il avait été engendré par Apollon[a 9],[23]. La nouvelle dédicace est d'ailleurs menée par Octavien lui-même[5],[22]. Si c'est à partir de cette reconstruction que l'épithète Sosianus est attaché au nom du temple, son dies natalis est modifié afin de correspondre à la date anniversaire de la naissance d'Octave le 23 septembre[23].
Le temple est restauré par les préfets de la Ville Memmius Vitrasius Orfitus entre 357 et 359 apr. J.-C.[24] et Anicius Acilius Glabrio entre 420 et 430 apr. J.-C.
Description
Le temple républicain
Le premier temple d'Apollon est construit plusieurs mètres en avant du temple reconstruit par Caius Sosius. Il a probablement été définitivement détruit lors de la construction du théâtre de Marcellus. Des éléments du temple datant de la restauration de 179 av. J.-C. sont incorporés dans la structure du nouveau temple[5]. La façade du nouveau temple a été reculée afin de libérer de l'espace pour la construction du théâtre de Marcellus[3].
Le temple républicain se dresse sur un plateau en blocs de tuf de Monteverde dont l'utilisation se développe à Rome à partir du IVe siècle av. J.-C., ce qui fait de ce temple un des premiers exemples d'utilisation de ce type de tuf[28]. Le plateau est large de 21,45 mètres et long de 25,05 à 38,2 mètres[29]. Selon Vitruve, qui évoque un temple d'Apollon et Diane (aedes Apollinis et Dianae), le temple est prostyle, tétrastyle et diastyle[25],[a 10] avec deux colonnes latérales[15].
Le Perrirhanterion
Reconstruction partielle du Perrirhanterion.
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